vendredi 9 décembre 2016

De l’hérédité sociale



Certains reprochent aux riches d’être gros et gras par l’amaigrissement des pauvres, quand d’autres leur reprochent d’être sveltes quand ce qui distingue les pauvres est leur obésité. Disons plus simplement qu’ils leur reprochent d’être riches, même quand ils n’y sont pour rien ; pas plus en tout cas que ceux qui, étant pauvres, le tiennent avant tout de leurs parents, lesquels ont eu le malheur d’être pauvres avant eux.

C’est en tout cas omettre que pauvreté et richesse existent l’une par l’autre dans une société, représentée par une pyramide sociale peuplée de riches et de pauvres, qui s’y répartissent depuis les plus démunis à sa base jusqu’AU plus riche à son sommet.

Nous savons que si la population de la pyramide sociale est répartie en 3 catégories : riches, classes moyennes et pauvres, face à une échelle de richesse dont le niveau zéro coïncide avec celui de la base de cette pyramide, la population de chacune de ces catégories sociales est respectivement de : 70 % pour les pauvres 24,3 % pour les représentants des classes moyennes 3,7 % pour les riches. Ce qui signifie que sur 100 êtres humains qui naissent (et il s’en ajoute quotidiennement 280 000 à la population mondiale, soit plus de 100 millions chaque année), 70 s’ajoutent aux pauvres, environ 24 aux représentants des classes moyennes et un peu moins de 4 aux riches.

Selon la segmentation adoptée de la pyramide sociale, il naît de 6 à 20 pauvres pour un riche, sachant qu’un pauvre ne peut enfanter que des pauvres, comme un riche enfante des riches (quelle que soit l’évolution de la condition de chacun au cours de son existence). Et les inégalités croissent imperturbablement avec l’enrichissement global de la société depuis qu’elle existe. Ces chiffres sont inéluctables, en dépit de leurs variations circonstancielles, et indiquent clairement que le problème des inégalités sociales et de la pauvreté est avant tout, et incontournablement, d’ordre démographique.

Et pourtant , les plus pauvres ont du mal à le concevoir et sont les plus obstinés à refuser de l’admettre. Or quelle attitude plus insensée de leur part (encouragée par ceux qui compatissent sommairement à leur situation, en y trouvant souvent leur propre compte, ne serait-ce que moralement ou idéologiquement), que celle qui consiste à se plaindre de leur condition, en s’y offrant toujours plus nombreux ! Existe-t-il une meilleure manière de servir les intérêts de ceux par qui ils se plaignent d’être exploités que de se mettre en rangs toujours plus serrés à leur disposition ? À plus forte raison quand la lutte des classes, censée contraindre les riches à cesser cette exploitation, s’est avérée impuissance à changer le cours des choses dans une mesure significative, à en juger par la permanence des revendications des plus défavorisés, depuis que l'homme existe, et l’augmentation incessante de leur nombre.

Ne suffirait-il pas que l’ensemble de la population – donc majoritairement les pauvres – soit moins nombreuse, pour que se réduise la pauvreté, sachant comme dit plus haut, qu’elle est, comme la richesse, relative ?

Dans la structure immuablement pyramidale de notre société, la pauvreté et sa croissance incessante sont d’ordre d’abord démographique, et il est illusoire de compter y remédier par le partage, quels que soient le nombre, la variété, et l’efficacité, des modes de redistribution, contraints comme volontaires que s'efforcent d'inventer philanthropes et autres utopistes.

Le sort des pauvres dépend d’abord d’eux-mêmes. Des pauvres moins nombreux se multiplieraient moins – y compris à égalité de fécondité avec les riches – et pourraient être d’autant moins nécessiteux qu’ils auraient ainsi moins de raisons de chercher à assurer leurs vieux jours par leur descendance ; explication suprême, au demeurant crédible, de l’augmentation de la pauvreté dans le monde. Sans compter les bénéfices, pour tous, d’un retour à une population humaine compatible avec les ressources (mieux partagées) de la planète qui l’abrite.

Notre hérédité n'est pas seulement d'ordre biologique. Si la science permet dorénavant des manipulations pouvant corriger notre héritage génétique ou pour le moins le modifier, il n'en demeure pas moins, probablement pour longtemps encore, que chacun hérite à sa naissance de la condition sociale de ses parents, sans que qui que ce soit n'y puisse rien changer. C'est ainsi que des parents pauvres ne peuvent donner naissance qu'à des pauvres, quelle que soit l'évolution de leur condition par la suite ; et il en est de même pour les riches. Et ce n'est pas le déclassement d'une infime minorité de la population qui puisse altérer la relativité d'un ordre des choses qui doit tout à un mécanisme aussi inconditionnel que naturel. Le dosage incontournable de la population en catégories sociales s'applique au contraire à ces déclassements pour les compenser inéluctablement, selon le principe des vases communicants.

Ignorant une redistribution par l'impôt pouvant atteindre des taux aux allures de véritable spoliation, tout autant que les fondamentaux de la condition humaine, des utopistes sociaux laissant les scientifiques s'occuper de notre génotype, aimeraient rebattre les cartes en abolissant l' héritage matériel, mesure emblématique entre toutes de la lutte des classes, mais c'est sans compter avec la plus puissante des facultés humaines : l'imagination, ni avec cette aspiration qui est, immédiatement après la survie, d'améliorer son sort et celui de sa descendance.

C'est en outre et surtout ignorer une réalité qui régit à tous égards la condition humaine: Si notre promotion sociale résulte d'un progrès qui bénéficie à tous les membres de la société, elle touche chacun selon son positionnement dans l'échelle sociale, tel qu'il en a hérité à sa naissance. Le jeu des circonstances, des talents et des efforts fait le reste pour ce qui est de sa promotion individuelle. Là encore, le nombre et la répartition de la population jouent leur rôle : d'une part l'augmentation du nombre de pauvres peut donner l'impression d'une amélioration de leur condition, précisément du fait que les bénéfices du progrès s'étendent à tous (élévation générale du niveau de vie) et pourtant l'ascenseur social collectif est un leurre. Hormis ce qui peut résulter de notre solidarité, voire de notre charité, à l'égard des nécessiteux, chacun ne peut compter que sur ses propres capacités et efforts pour tenter d'améliorer sa condition, à défaut de pouvoir s'en extraire 

jeudi 24 novembre 2016

Démographie à la COP 22

La COP 22 est terminée, finie la fête adieu le saint comme dit l’adage. La question démographique est une fois de plus passée à la trappe, en dépit de nombreux appels à y consacrer davantage d’attention que lors des précédentes éditions.

À peine le sujet a-t-il été effleuré dans des conditions et des termes toujours aussi étriqués et partisans, le réduisant à une dimension faussement sociale.
La mention qui en a été faite peut se résumer à une courte vidéo publiée sous le titre : « ENVIRONNEMENT – La 22e conférence climatique de l’ONU s’est ouverte lundi à Marrakech avec pour objectif de concrétiser les engagements pris par la communauté internationale à Paris en 2015 afin de lutter contre le réchauffement planétaire. Au menu : l’association Ennakhil, la solution du jour, la démographie africaine et la hausse de la population mondiale expliquée avec humour par le youtubeur Hugo du Tatou ».
Et c’est probablement avec cet humour annoncé qu’il a été rappelé que la population du continent africains devait doubler dans les prochaines décennies pour dépasser les 4 milliards d’habitants, et pour surtout souligner que cette population ne serait que faiblement polluante, comparativement à ce qu’il en est pour les méchants des autres continents.
Piètre soulagement, car c’est expéditivement omettre que si le continent africain est appelé à être à la fois le plus peuplé et le moins producteur de GES de la planète, ce ne peut être que temporaire, dans la mesure ou l’ambition légitime des Africains sera de bénéficier le plus rapidement possible du même niveau de vie que les autres terriens. C’estaussi ne tenir aucun compte des GES générés ailleurs qu’en Afrique, par les activités dédiées à celle-ci. Ainsi desproductionsdes autres continents ayant pour objet derépondre à une part aussi large que possible des besoins du continent africain, que celui-ci ne sera pas en mesure de produire lui-même, en attendant qu’il soit doté des industries capables d’y remédier… en polluant comme les autres.

Il faut par ailleurs être conscients que la production des GES n’est pas le seul critère d’appréciation – loin s’en faut – des effetsde la surpopulation. Il est bien d’autres manières de polluer et d’y concourir, en même temps que de contribuer à l’épuisement des ressources de la planète.Et l’Afrique ne sera pas le seul continent à voir sa population augmenter même si cela a lieu avec moins d’exubérance – avec toutes conséquences sur l’ensemble des maux que connaît le monde entier.


Il faut une fois de plus rappeler que leseul remède sérieux, viable et durable à ces maux, est une « écologie dénataliste" ; Question de population dont personne n’asérieusementparlé à la COP 22 davantage qu’à sesprécédentes éditions.

mardi 15 novembre 2016

1 - Schémas et tableaux

Article révisé le 15/12/2023

Rappel - Sans prétention scientifique, les schémas qui suivent ainsi que les données factuelles autant que chiffrées étayant le raisonnement ci-après, sont néanmoins empruntés à des disciplines scientifiques, tant en ce qui concerne les propriétés du polyèdre pyramidal que pour toutes références notamment démographiques, sociologiques, statistiques...


Les figures suivantes, assorties chacune d'un bref commentaire, permettent à ceux qui préfèrent l'image au discours, de saisir par de simples schémas la logique de la “pyramidologie sociale”, laquelle à pour objet la relation indissociable entre démographie humaine, économie et environnement.


Figure 1


C'est la représentation de toute structure, telle que la société des hommes, caractérisée par l'interdépendance de ses membres hiérarchisée par leur altérité. Cette structure se développe proportionnellement au nombre de ses occupants, dont la segmentation est alors permise par leur différenciation en termes de richesse – matérielle ou autre – permettent la segmentation. Elle n'induit aucun autre jugement de valeur que celui que veulent y porter ceux qui n'en retiennent que la hiérarchisation par la richesse matérielle et le pouvoir que celle-ci peut conférer là où prévaut le matérialisme.



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Figure 2

La pyramide sociale est ici représentée dans sa définition originelle, naturelle, fondamentale et universelle, née de la structure sociale élémentaire qu'est la famille, avec à son sommet le chef, généralement le patriarche sous l'autorité duquel se situent, par ordre décroissant de pouvoir, l'ensemble de ceux qui la composent : l'aïeul, ses enfants, ses petits-enfants, etc.
À la différence près du sexe des protagonistes, le matriarcat présente la même organisation.

La richesse en toutes choses étant le premier signe du pouvoir, le sommet de la pyramide sociale est occupé par le plus riche (ou plus puissant) de ses membres. Son autorité s'étend, à partir de cette position dominante, sur la population de la pyramide, pouvant se segmenter en riches et pauvres, jusqu'aux plus pauvres d'entre eux qui en occupent la base.



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Figure 3

Nota : À des fins de simplification et pour en donner une image facile à comprendre et à mémoriser, la pyramide est représentée à compter de cette image par un triangle, à la manière dont  une circonférence peut représenter une sphère. 

Cette figure 3 est l'illustration de la situation selon laquelle la plus grande part de la richesse globale de la société est aux mains d'un petit nombre de détenteurs, précisément en raison de la répartition pyramidale des membres de la société en fonction de leur détention, par la propriété ou par l'usage, d'une part +significative de cette richesse. La pyramide sociale est ainsi constituée d'un petit nombre de riches – à commencer par le plus riche d'entre eux – situés à son sommet, par comparaison avec le nombre de pauvres d'autant plus élevé que leur positionnement se rapproche de sa base.


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Figure 4

À la différence de la représentation précédente, la pyramide sociale est ici segmentée en un nombre élevé de strates, d'où un degré de précision accrue entraînant sa déformation. Nécessaire à certaines observations, cette précision n'est pas requise ici et le lissage la pyramide peut convenir à sa schématisation régulière, support d'un raisonnement d'ordre général.

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Figure 5

La “loi de Pareto” stipule qu'environ 80% des phénomènes concernant une population se rapportent à 20% de son effectif et inversement ; ce qui signifierait, à propos de la répartition de la richesse de la société, qu'environ 20% de ses membres en détiendraient 80% et réciproquement.
Nous verrons plus loin l'adaptation de cette loi qu'entraîne le caractère pyramidal de la structure sociale étudiée, pour indiquer la répartition de la richesse collective de la société en fonction de sa segmentation en catégories. 

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Figure 6

La pyramide sociale est ici associée à l'échelle de richesse collective de la société qu'elle représente, cette richesse collective étant ainsi définie : Somme des richesses matérielles et immatérielles, naturelles et résultant de l’ensemble des activités de tous les membres de la société. À noter le qualificatif de naturelles, qui souligne le fait que la richesse de la collectivité n’est pas seulement le fruit des activité de ses membres, mais inclut ceux de la prédation, irréversible, qu’ils exercent sur leur leur environnement, que ce soit ou non pour alimenter leurs activités et satisfaire leurs besoins vitaux et superflus.

La partition entre riches et pauvres et leur positionnement dans la pyramide sociale, par rapport à l'échelle de richesse collective de la société, se définissent ici objectivement, dans une totale neutralité sociopolitique.

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Figure 7

Cette figure illustre le fait que par définition la fortune se répartit fondamentalement en 2 parts égales entre riches et pauvres, indépendamment du nombre des uns et des autres. 50% de la richesse collective vont ainsi aux riches occupant la partie supérieure de la pyramide sociale et 50% aux pauvres en occupant la partie inférieure.

La richesse globale de la société pouvant être divisée par le nombre des individus qui la composent à un moment donné, pour connaître la richesse moyenne de chacun d’entre eux, inversement la richesse globale est égale à la richesse moyenne individuelle multipliée par le nombre d’individus composant cette société. Pyramide sociale et échelle de richesse expriment donc ici : d'une part, suivant le volume de la pyramide, l’importance en nombre, toutes catégories sociales confondues, de la population qui l’habite à un moment donné, et d'autre part, par la hauteur concomitante de son échelle de richesse, le niveau de richesse collective de dr toute partie de cette population, selon sa position dans la pyramide sociale. Le positionnement de chaque strate de population, ou catégorie sociale (réduite ici à deux : les pauvres et les riches), composant la pyramide sociale, par rapport aux graduations de son échelle de richesse, indique le niveau et la part de la richesse collective afférant à chacune des populations constitutives des pauvres et des riches.

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Figure 8

Étant conventionnellement admis que le volume de la pyramide est représentatif de la population qui l'habite, un calcul simple permet de connaître la répartition en pourcentages de cette population, en pauvres et riches, les uns et les autres détenant chacun la moitié de la richesse collective totale. Par application de ces pourcentages à cette même population, il est alors possible de connaître la répartition en nombre de celle-ci, pour une population totale déterminée. C'est ce que schématise la figure ci-dessus, qui permet par ailleurs de conclure qu'à population totale constante, tout déclassement d'un occupant de la pyramide sociale dans un sens a pour effet le déclassement d'un autre occupant en sens inverse.


Figure 8bis - Rappel



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Figure 9

Le même calcul que celui afférent à la figure 8, appliqué à la pyramide sociale dont la population est segmentée en 3 catégories (riches, classes moyenne et pauvres) au lieu de 2 (riches et pauvres), permet de déterminer le pourcentage de la population de chacune de ces catégories, face à la part de richesse (1/3) dont chacune est structurellement détentrice.

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Figure 10


Comme il faut s'y attendre avec l'accroissement de la population et de sa richesse collective, une augmentation s'ensuivra de l'écart entre le sommet – mobile – de la pyramide sociale et sa base – inamovible. Le même calcul peut être effectué dans cette perspective, avec pour résultats les pourcentages de la population totale indiqués dans la figure ci-dessus, pour une segmentation de la population en 4 catégories au lieu de 3,

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Figure 11

Quelle que soit la population de la pyramide sociale et l'époque à laquelle elle est observée, il est donc possible de connaître, par application de pourcentages irréfutables, la répartition de la population de la pyramide sociale. Il en est ainsi dans la figure ci-dessus, concernant la population humaine telle qu'estimée avoir été celle de la planète au début de notre ère.

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Figure 12

La figure 12 ci-dessus, fait état du dénombrement par catégories sociales de la population humaine en l'an 2000, de la même manière que pour l'an 1 de notre ère à la figure précédente.

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Figure 13

La figure 13 ci-dessus représente les 2 pyramides sociales des figures précédentes (11 & 12) ramenées à l'échelle d'une richesse leur étant commune, ayant crue avec leur population et les fruits de leurs activités au cours de deux millénaires. Une telle représentation met schématiquement en évidence, d'une part l'accroissement dans le temps de l'écart entre sommet et base de la pyramide sociale, du fait de l'élévation de celle-ci, allant de paire avec celle de la richesse collective, et d'autre part l'évolution du niveau de richesse de chaque catégorie sociale, mesurée par rapport à l'échelle de richesse globale de la société : évolution structurelle des inégalités sociales.

Objections : 1. La comparaison entre catégories sociales à des siècles et a fortiori à des millénaires de distance n’est-elle pas aberrante, le progrès technique et scientifique ayant considérablement changé les conditions d’existence des pauvres comme des riches ? 2. Même question pour une comparaison entre pays, régions et autres collectivités, alors qu’ils peuvent présenter des différences considérables, tant en termes de population que de richesse ?

Réponse : Si le progrès scientifique et technique a considérablement amélioré les conditions de vie matérielle de l'humanité, richesse et pauvreté existent depuis toujours et continueront d’exister l'une par l'autre, dans une relativité intemporelle, déterminant une pyramide sociale dont le volume peut représenter par convention le peuplement. Sans riches point de pauvres et réciproquement. En conséquence, ce qui compte pour chacun, est son ressenti en tant qu'occupant d’une position dans cette pyramide sociale (à l’échelle de l'humanité ou de chacune des collectivités dont elle est faite), position devant tout aux hasards de sa naissance et à l’héritage génétique, social et culturel en découlant ; quels que soient les aléas de son existence par la suite et la compassion – spontanée ou contrainte – de ses semblables. Or, l'écart existant entre la base et le sommet de cette pyramide ne cesse pas d’augmenter, avec la population et une économie déterminée par ses besoins, vitaux et accessoires ; les inégalités sociales exprimées par cet écart ne cessant de se creuser d’autant. Et ces inégalités sont d’autant plus ressenties que si la richesse n'a pas d'autres limites que les ressources dont la tirent ceux qui la convoitent, la pauvreté à la sienne, qui est le niveau zéro de la richesse collective, coïncidant avec sa base, là où est condamnée – structurellement – à survivre la multitude des plus déshérités. Lire à ce sujet : https://pyramidologiesociale.blogspot.com/2023/08/de-la-repartition-structurelle- des.html


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Figure 14



Cette figure 14 peut alimenter la réflexion concernant l'incidence sociale de la croissance et de la décroissance économique, souvent sommairement réduite à leurs conséquences environnementales. Y est exprimé, à population constante, ce qui en résulte pour chaque catégorie sociale, quant à son enrichissement ou à son appauvrissement, rapporté à la proportion de la population totale de chaque catégorie sociale.

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Figure 15

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Figure 15

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Figure 16


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Figure 17


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Figure 18

La pyramide sociale Inversée


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Figure 19

Courbe d'évolution de la population mondiale sur 2 millénaires


                                                                                                                          
                                                                                                                                     Source : ONU

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Figure 20

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Figure 21


La misère, ou pauvreté profonde1 dont sont victimes les pauvres vivant au plus près de la base de la pyramide sociale est une plaie ouverte au flanc de l’humanité, qu’il s’agit de panser et guérir sans plus attendre, en y consacrant une partie de la richesse considérable créée et accumulée par les hommes au cours des siècles, sans que cela ait modifié en rien – bien au contraire – le sort des plus pauvres. Ne suffit-il pas pour s’en convaincre de considérer que le nombre de miséreux est de nos jours plusieurs fois ce qu’était la population humaine totale il a deux millénaires ? 250 millions de terriens, toutes conditions confondues, en l’an 1 de notre ère, à comparer aux 1,5 à 2 milliards d’êtres humains souffrant de pauvreté profonde de nos jours.

La figure 21 a pour objet de proposer une solution pour l'éradication de cette pauvreté profonde, par instauration d'un revenu universel minimum et inconditionnel (RUMI) ayant déjà fait couler beaucoup d'encre. Une littérature importante existant sur le sujet, le lecteur est invité à s’y reporter et les adresses de quelques sites internet en traitant de manières contradictoires sont proposées ci -après

« Il s’agit de remplacer un enchevêtrement compliqué de dispositifs fiscaux, sociaux et familiaux, sans oublier diverses dispositions du droit du travail, par un seul outil redistributif intégré.» - Marc de Basquiat
« … des expérimentations de revenu de base se concrétisent en France et en Europe, c’est le moment de créer une véritable force citoyenne pour peser dans le débat et aboutir à l’instauration d’un revenu réellement inconditionnel, individuel et universel ! » - Camp de base du MFRB : Août 2018

samedi 12 novembre 2016

Pyramide sociale et biodiversité

Illustrant de manière schématique la segmentation de la société, pour analyser ce qu'il en résulte en terme de démographie et de partage de ses richesse, la pyramide sociale présente une lacune. Elle semble en effet ignorer la relation, pourtant fondamentale, qui est celle que l'humanité entretient avec le reste de l'écosphère.

13 Pyramidologie sociale N&B.jpg
Or, même si cette question est abordée à plusieurs reprises sur ce blog, il ne peut en être comme si rien d'autre n'existait que l'humanité. Cette omission étant significative d'une tendance à oublier que toute vie et en particulier celle de notre société dépend et est indissociable de son environnement au sens large, il n'est donc pas inutile de le rappeler. L'auteur s'excuse d'avoir à le faire, d'autant plus qu'il regrette que des experts, spécialement en démographie, économie et sociologie se montrent trop souvent incapables de franchir les limites de leur science.

D'autres ont souligné que l'homme relève d'une bio-diversité qui le dépasse, mais en insistant peut-être pas toujours assez sur le point auquel, en tant que premier prédateur, il conditionne l'avenir de l'ensemble de son biotope. Il n'est donc pas inutile de le rappeler ici, par un schéma ajoutant à la société des hommes, le complément sans lequel elle ne saurait exister.


La base de la pyramide sociale, niveau zéro des richesses dont la conquête et l'accumulation caractérisent l'humanité, sépare celle-ci de ce qui n'en relève pas moins de la vie sur Terre. Aussi, plutôt que de s'arrêter à cette limite en évoquant ce qui se trouve au-dessous par la simple mention "Inexistence sociale", le socle de toute existence se voit attribuer la place qui lui revient naturellement (sans tenir compte de son état de dégradation). Le dessin met alors en évidence la précarité de la pyramide sociale, à la manière du sommet d'un iceberg dont l'érosion ronge la base qui le maintient en équilibre.

Les hommes se comporteraient-il vraiment comme des veaux ?

L’impavidité dont Le Général de Gaulle taxait les Français, semble se manifester bien au-delà de l’hexagone, à en juger par l’inertie de l’opinion mondiale – élite et représentants de tous les pouvoirs en tête –, face à des faits qui conditionnent directement l’avenir de l’espèce humaine. Et cette apathie est implicitement encouragée par des media manifestement plus friands de faits divers que de sujets à propos desquels ils pourraient se sentir investis d’une mission didactique. Sur le Web comme en bien d’autres espaces d’information et de débat, ces questions sont loin de passionner les foules, exceptée celle des sempiternels négationnistes. Qu’il s’agisse du réchauffement climatique, de contrôle démographique, de croissance économique, ou de tout autre sujet, ils nient par principe la compétence des experts, que leurs avis soient ou non confirmés par les événements. Que lesdits experts ne soient pas d’accord entre eux ne peut justifier une attitude consistant à les rejeter en bloc ou à contester systématiquement la valeur de leurs travaux ; ils ne sont pas infaillibles et leur fonction est avant tout de donner à penser, y compris à ceux qui ne partagent pas leurs points de vue, sans s’arrêter à des critiques qui ne font que donner la mesure de l’impuissance de ceux qui les critiquent Ceci dit, il est permis de se demander si le plus affligeant est l’état de la planète et de la société, ou l’infantilisme de l’immense majorité des individus, à propos de questions les concernant pourtant au premier chef ; comme leurs enfants, lorsqu’ils se préoccupent de leur sort.

Ainsi de la passivité de l’opinion face :
– auxatteintes à la biodiversité. En 42 ans, de 1970 à 2012, le nombre d’animaux vertébrés sauvages marins et terrestres a chuté de 58 %. La chute devrait atteindre 67 % d’ici 2020 et se poursuivre au rythme de 2 % par an, jusqu’à extinction … exception faite de celles qui naîtront pendant le même temps mais dont aucun d’entre nous a la moindre chance de connaître la maturité, dans ce qui sera un autre monde,
– au développement incessant du “7e continent”, accompagné de l’immersion d’un volume augmentant sans cesse des déchets de matières plastiques dont il est constitué, pour aller tapisser des fonds marins dont ils empoisonnent la faune et asphyxient la flore,
– au passage de la population du continent africain de 2 à plus de 4 milliards d’individus au début du prochain siècle, et à sa répercussion sur le reste de l’humanité,
– à une COP 22 dont l’impuissance politicienne s’est emparée, comme pour faire diversion, donnant à la quête de nouvelles sources d’énergies la priorité des priorités, oubliant que l’importance d’une population humaine croissant sans cesse en est le consommateur insatiable ; ceci en dépit des avertissements lui étant adressés (dont ici-même la “Lettre ouverte aux participants à la COP 22”),
– à la déferlante des 100 millions d’êtres humains venant chaque année augmenter la population humaine de la planète,

pour ne citer que ces exemples qui nous concernent tous, dans la mesure où ils indiquent que c’est la fin de notre civilisation et peut-être même de l’espèce humaine – ou pour le moins sa suprématie – qui sont en jeu.

Indifférence diront les uns, égoïsme diront les autres, question de priorité diront d’autres encore, tant il est vrai que l’attention de chacun est d’abord requise par son quotidien et les scandales qui lui sont jetées en pâture ici et là. Assez rares en tout cas semblent être ceux dont la faculté ou le souci les conduisent à prendre le recul suffisant pour en voir le tableau d’ensemble ainsi que les causes profonde.

Mais pour faire court, ne s’agit-il pas tout simplement de la manifestation du triomphe de la vie sur la mort, à l’occasion du véritable suicide auquel est en train de s’abandonner l’humanité ? De la vie dans toute son exubérance ; telle que pour l’espèce qui a voulu si vaniteusement se soustraire au modérateur qu’est la sélection naturelle, elle meurt par prolifération ; à la manière dont tue un cancer. De la vie triomphant envers et contre tout, puisque nous avons d’ores et déjà un pied dans un transhumanisme qui pourrait bien se révéler davantage de substitution que de progrès, tant il est à craindre qu’il reste inachevé, faute des technologies que l’homme et la nature seront chaque jour moins en mesure de lui fournir. L’homme démiurge pourra-t-il se consoler de son naufrage en pensant être presque parvenu à se donner un remplaçant, dépouillé de la spiritualité et de sentiments qui ont toujours été, à la fois ce qu’il aura eu de plus admirable et ses points les plus faibles.

C’est ainsi en tout cas que certains prennent des allures de moines moyenâgeux, juchés sur leur borne pour annoncer la fin du monde à la veille de l’an 1 000, ou de ces prophètes reprenant le même discours obscurantiste à l’annonce du second millénaire. Sauf que cette fois-ci ce sont des faits observables et quantifiables qui sont là, et non plus la superstition ou n’importe quelle utopie.

Quoi qu’il en soit, il en résulte toujours la même impavidité de la part de ceux à qui s’adressent les prêches.

mercredi 14 septembre 2016

Le Pape, Condorcet et la surpopulation

« Certains croient, excusez-moi du terme, que, pour être bons catholiques, ils doivent être comme des lapins » Le Parisien.fr, 19 janvier 2015
« Certains croient que – pardonnez-moi l’expression – pour être de bons catholiques, on doit être comme des lapins » Le Figaro.fr, 20 janvier 2015
Tel est le message que le Pape François, rompant avec un dogme sacralisé par toutes les religions, délivrait au monde il n’y a pas si longtemps, au retour d’un voyage durant lequel il avait été directement confronté aux profondeurs de la misère régnant dans un bidonville de Manille, bidonville comme il en existe de plus en plus nombreux et de plus en plus démesurés sur terre. Il exprimait de la sorte, en termes exceptionnels, ce que ressentent tous ceux qui perçoivent la coïncidence entre l’accroissement des maux dont est frappée l’humanité et sa démographie galopante ; il a ainsi contribué à ouvrir les yeux de tous sur des perspectives en la matière, que nul n’ose imaginer, à part quelques esprits clairvoyants dont les avertissements ne sont entendus que pour être aussitôt submergés par les sophismes que dictent la peur et l’hypocrisie.

« … s’ils ont [les hommes] des obligations à l’égard des êtres qui ne sont pas encore ; elles ne consistent pas à leur donner l’existence, mais le bonheur ; elles ont pour objet le bien-être général de l’espèce humaine ou de la société dans laquelle ils vivent, de la famille à laquelle ils sont attachés, et non la puérile idée de charger la terre d’êtres inutiles et malheureux…, sans qu’il en résultât cette destruction prématurée, si contraire à la nature et à la prospérité sociale d’une partie des êtres qui ont reçu la vie. » Ainsi s’exprimait Condorcet, il y a un peu plus de deux siècles (cf. Esquisse d’un tableau historique des progrès de l’esprit humain. GF Flammarion – Janvier 1988 – Page 283), au moment où son contemporain Malthus intervenait – à sa manière et après bien d’autres – sur la question de la surpopulation.

Même si l’audience et l'autoritéd’unPapen’ont pas épargné à ses proposd’être rapidement étouffés par ceux qui dans son entourage refusent l’évidence, n’est-il pas significatif que deux grands courants de pensée aussi antagonistes que peuvent l’être celui émanant des lumières de la Révolution française et cet autre né des Évangiles au nom duquel s’exprime unsouverain pontife, se rejoignent sur l’essentiel ?

Le monde est profondément malade d’unesurpopulation qui frappe la planète d’indigestion, telle est la vérité, aussi crue qu’elle puisse être. C’estun problèmeque nul ne peut désormais refuser de considérer comme réel et sérieux ; nécessitant en conséquence des solutionsappropriées et urgentes ?

Lire aussi : https://claudec-libre-pensee.blogspot.com/2013/01/de-la-foi-selon-lagnostique.html

vendredi 9 septembre 2016

Démographie mondiale : la question du siècle ?


Bravo à TV Liberté pour avoir invité un universitaire qui, osant aborder la géographie des populations et sa dynamique, contribuera à rompre le tabou portant sur notre surpopulation et ses conséquences écologiques et sociétales. Puissent, des statistiques démographiques sans humanisme, y acquérir un sens allant au-delà de l’annonce et surtout de l’attente d’une transition démographique d’ampleur mondiale, dont les effets seront désormais insignifiants parce que beaucoup trop tardifs.

Merci à Gilles Ardinat pour ses propos accessibles à tous, et bienvenue au club de ceux qu’inquiète le sort d’une espèce que sa proliférationpromet à la submersion par le nombre et aux désastres qui en découleront.


mardi 6 septembre 2016

Condorcet et la surpopulation

« Ainsi, non seulement le même espace de terrain pourra nourrir plus d’individus, mais chacun d’eux, moins péniblement occupé, le sera d’une manière plus productive, et pourra mieux satisfaire à ses besoins.
Mais dans ces progrès de l’industrie et du bien-être, dont il résulte une proportion plus avantageuse entre les facultés de l’homme et ces besoins, chaque génération, soit par le progrès, soit par la conservation des produits d’une industrie antérieure, est appelée à des jouissances plus étendues et, dès lors, par une suite de la constitution physique de l’espèce humaine, à un accroissement dans le nombre des individus ; alors, ne doit-il pas arriver un terme où ces lois, également nécessaires, viendraient à se contrarier ? Où l’augmentation du nombre des hommes surpassant celle de leurs moyens, il en résulterait nécessairement, sinon une diminution continue de bien-être et de population, une marche vraiment rétrograde, du moins une sorte d’oscillation entre le bien et le mal ? Cette oscillation, dans les sociétés arrivées à ce terme, ne serait-elle pas une cause toujours subsistante de misères en quelque sorte périodiques ? Ne marquerait-elle pas la limite où toute amélioration deviendrait impossible, et, à la perfectibilité de l’espèce humaine, le terme qu’elle atteindrait dans l’immensité des siècles, sans pouvoir jamais le passer ?
Il n’est personne qui ne voie sans doute combien ce temps est éloigné de nous ; mais devons-nous y parvenir un jour ? Il est également impossible de prononcer pour ou contre la réalité future d’un événement qui ne se réaliserait qu’à une époque où l’espèce humaine aurait nécessairement acquis les lumières dont nous pouvons à peine nous faire une idée. Et qui, en effet, oserait deviner ce que l’art de convertir les éléments en substances propres à notre usage doit devenir un jour ?
Mais en supposant que ce terme dut arriver, il n’en résulterait rien d’effrayant, ni pour le bonheur de l’espèce humaine, ni pour sa perfectibilité indéfinie ; si on suppose qu’avant ce temps les progrès de la raison aient marché de pair avec ceux des sciences et des arts, que les ridicules préjugés de la superstition aient cessé de répandre sur la morale une austérité qui la corrompt et la dégrade, au lieu de l’épurer et de l’élever, les hommes sauront alors que, s’ils ont des obligations à l’égard des êtres qui ne sont pas encore ; elles ne consistent pas à leur donner l’existence, mais le bonheur ; elles ont pour objet le bien-être général de l’espèce humaine ou de la société dans laquelle ils vivent, de la famille à laquelle ils sont attachés, et non la puérile idée de charger la terre d’êtres inutiles et malheureux. Il pourrait donc y avoir une limite à la masse possible des subsistances, et par conséquent à la plus grande population possible, sans qu’il en résultât cette destruction prématurée, si contraire à la nature et à la prospérité sociale d’une partie des êtres qui ont reçu la vie. »
Condorcet – in Esquisse d’un tableau historique des progrès de l’esprit humain. GF Flammarion – Janvier 1988 – Page 283


Condorcet n’a-t-il pas ainsi posé les limites de l’utopie des lumières ? N’aborde-t-il pas en termes plus généraux ; plus intellectualisés et idéalistes ; moins pragmatiquement que son contemporain Malthus, le problème de la surpopulation ? Bien que lorsqu’il parle de la «  puérile idée de charger la terre d’êtres inutiles et malheureux »son vérismen’ait rien à envier à celui de quiconque.

Pour prétendre à la sagesse qu’elles revendiquent, les religions ne devraient-elles pas s’inspirer de Condorcet, pour se maintenir dans un rapport réaliste avec les capacités de leurs ouailles à comprendre et à vivre temporellement leurs messages ? Et n’en est-il pas de même des politiques, quand ils se laissent dominer par leurs idéaux au point d’en faire des chimères ? Et les sciences humaines n’ont-elles pas pour premier devoir d’entendre un tel avertissement, alors qu’elles sont responsables du tabou dont est frappé tout ce qui touche aux questions de surpopulation ? Faut-il leur rappeler – à commencer par des disciplines comme la démographie ou la sociologie – que “science sans conscience n’est que ruine de l’âme” ?

La croyance de Condorcet, et de tous ceux qui comme lui prêtent à l’homme des qualités, dont les faits jalonnant son histoire et l’état de la planète attestent qu’elles lui manquent foncièrement, n’est que la manifestation d’une inconscience et d’une vanité dont la vie sur terre et tout ce qui la peuple paye le prix.
Pas davantage de droits sans devoirs que de buts sans intelligence, discernement et raison ; le premier objectif de l’homme consistant, non pas à se multiplier mais à atteindre le bonheur (dixit Condorcet), sachant que la forme n’en est pas exclusivement matérielle. C’est à ce titre que le respect de l’environnement est le premier des devoirs de l’homme s’il veut, en n’outrepassant pas ses droits, survivre en tant qu’espèce, et que perdure le degré de civilisation qu’il a été capable d’atteindre.



L’humanité a des devoirs et ne peut impunément les ignorer. Il serait à cet égard intéressant de considérer les outrancesdont sont l’objet les valeurs deLiberté, Égalité et Fraternité, que les lumièresont élevées au rang de dogmes – se substituant à d’autres dans la ferveur, ou l’effervescence, révolutionnaire d’une époque –, et ce qu’elles sont objectivement. Mais c’est là une autre affaire, qui pourra faire l’objet d’un prochain article.